« TRACE(S)
DU PASSE »
C’est le thème de
ce mois-ci chez DEFIFOTO, et je suis allée fouiller dans mes anciennes archives
photographiques, car j’avais en mémoire une expédition peu banale, dans les
entrailles de Paris : les catacombes !
Expédition est
bien le mot approprié, que tout spéléo parisien se doit de faire au moins une
fois dans sa vie.
Remontons donc en
janvier 1977 : j’avais 22 ans à l’époque (40 ans déjà, comme le temps
passe…).
Notre petit
groupe de 8 spéléos (nous faisions partie à l’époque des « créateurs
du SCOF » (Spéléo Club Orsay Faculté) (*), s’était retrouvé à Denfert Rochereau, à
l’heure où les parisiens sont rentrés chez eux et que la nuit sombre a envahi les
rues… Nous avons suivi celui qui s’y connaissait déjà un peu, et qui possédait
les « pass » magiques : la CLE de la PORTE et la CARTE !
Si
ma mémoire est bonne… après avoir fait « un mur » du côté de la rue Froidevaux, et
ouvert ladite porte magique, nous avons trouvé l’escalier en colimaçon descendant
dans le ventre de Paris. L’aventure commençait !
L’aventure commençait !
Les catacombes
forment un véritable labyrinthe sur plusieurs étages et des couloirs suivant un
peu le tracé des rues extérieures. Pour se repérer, quelques plaques avec le
nom des rues nous signalent leur emplacement.
Voici la rue des
Plantes :
Catacombes 1977 / Yves à la rue des Plantes |
Nous poursuivons
notre périple à moitié courbés en deux, pataugeant par endroit dans de l’eau arrivant
à mi-hauteur de bottes : c’est assez sportif !
Catacombes 1977 / Martine dans une galerie |
Notre circuit
nous a conduits vers les réservoirs du Parc Montsouris, puis nous avons dû
bifurquer en direction du Kremlin Bicêtre où nous avons terminé au milieu
d’ossements accumulés au fond du cimetière. Martine (à l’époque, c’était une
amie et ma future belle-sœur) et moi n’étions pas très fières… Heureusement que
le toubib du groupe a détendu d’atmosphère en analysant quelques vertèbres
intéressantes… bien rongées par l’arthrose…
brrrr… tout en entamant avec entrain une belle tranche de
saucisson et une tartine de pâté, pause casse-croûte oblige !
Le retour fut
assez long, et nous avons été étonnés du nombre de puits grimpant sur des
dizaines de mètres pour atteindre la plaque de fer en surface.
Grace à notre CARTE,
on ne s’est pas perdus… mais j’avoue que parfois, je n’étais pas très rassurée…
surtout lorsqu’à un moment, on a perçu un lointain bruit de bottes qui allait
en emplissant ! Au bout d’un moment, c’est tout un groupe en croisière que
nous avons rencontré. Daniel se souvient qu’en tête se trouvait un gamin qui
arrivait en courant et qui a dû sauter très fort en l’air quand il nous a
découvert ! Il a dû avoir la peur de sa vie aussi !
J’ai retrouvé une
dernière photo à peu près exploitable, mais je ne me
souviens plus trop de quel aqueduc il s’agissait.
Catacombes 1977 |
Et oui, en ce
temps-là, pas d’apn !
J’ai pris ces
photos avec mon petit appareil Instamatic
Kodak ultracompact très utilisé à l’époque : léger et pas
fragile, la pellicule diapos est installée comme une cassette. Pour la lumière,
pas besoin de calculs intégrés : on
utilise la bonne vieille ampoule que l’on ne grille qu’une seule
fois !
(pensées en écrivant ces lignes à Daniel
qui
est en train de traduire le mode d’emploi de notre nouveau flash… pas simple)
Ces photos ont
été scannées d’après les diapos originales carrées…Une autre époque ! (Les couleurs n’étant pas top, j’ai préféré
les passer en N&B.)
Lorsque nous
sommes enfin ressortis… on aurait pu chanter… « il est 5 h, Paris s’éveille » tout
en scrutant la rue pour voir si personne ne se profilait à l’horizon pendant
que nous refaisions le mur en sens inverse… !
Et comme à chaque
sortie spéléo, on conclut chaque rapport avec le TPST : « Temps Passé
Sous Terre » donc :
PTST : 7 h
NOUS N’Y SOMMES
JAMAIS RETOURNES...
quelques liens intéressants
Pour en savoir plus :
SITE SUR LES CATACOMBES
Pour l’ambiance bien retracée par les photos présentées (il y avait beaucoup moins de tags et graffitis à l’époque) :
Une sortie dans les catacombes par un spéléo club
J'ai bien aimé ta photo, et le clin d'oeil aux plantes, mais l'histoire m'a scotchée! Une aventure incroyable!
RépondreSupprimerEt oui, à vivre une fois dans sa vie !
SupprimerSuperbe Note et un prolongement bien agréable au "défifoto" du jour ! Merci
RépondreSupprimerC'est bien sympa d'avoir suivi la piste !
SupprimerVoilà une balade qui m'aurais plu !
RépondreSupprimerMa maman descendait dans les catacombes après la guerre avec une bande de zazous et non de charlots !-:)))
Super rapport que je t'avoue n'avoir pas lu en entier ! Quel boulot Marieeeeeee-Christineeeeeeee
Biseeeeeeees
Mireille, je suis sûre que tu aurais été "cata'comblée" !
SupprimerPour le rapport c'est normal, il est assez technique surtout au début. Après ce sont de petits billets sur le CR journalier de l'expédition. Pour moi, c'était ma première expédition spéléo... et nous y sommes retournés tous les étés pendant les 6 années qui suivirent !
Et ben, la prochaine fois que je regarderait un documentaire sur ARTE ou sur France 5 sur les catacombes ou autres souterrains parisiens, je penserai à toi ! lol Tu sais qu'il existe une brigade policière anti-explorateurs souterrains car c'est dangereux, il distribuent même des amendes, et ils en rencontrent du monde la nuit ! lol Donc tu figurais parmi les spéléologues d'un soir, c'est un beau souvenir ça ! Moi aussi la balade m'aurait plu ! Bravo Marie-Christine ! Gros bisous et merci pour ce billet très intéressant.
RépondreSupprimerJe "Regarderai" et pas je "regarderait" ! Rooo je ne me suis pas relue
SupprimerA l'époque, je pense qu'il y avait beaucoup moins de visiteurs sauvages que maintenant. Les murs n'étaient pas tagués comme maintenant (vu les photos du club spéléo que j'ai mises en lien), et les descentes de police certainement moins nombreuses... Mais subsistait tout de même le doute de tomber dessus... de quoi alimenter l'adrénaline !
SupprimerJ'aime le côté transgressif de votre aventure, qui s'apparente à la démarche des urbex.
RépondreSupprimerTu ne dis rien des odeurs.. ;-)
Les catacombes en tant qu'ossuaire, rebut des anciens cimetières, ne m'attirent pas du tout. Par contre, les réseaux des carrières souterraines de Paris, oui, j'aimerais bien les visiter. En particulier tout ce qui est réseau d'eau potable.
J'ai toujours été fascinée par les endroits souterrains, tels les grottes naturelles (j'en ai visité pas mal dans le Midi) ou anciennes mines, carrières et caves. Ce doit être un effet de ma lune en Scorpion :-)
Biiiises complices
C'est vrai que Paris a un réseau souterrain très important : catacombes, égouts, eaux, métro... un vrai gruyère !
SupprimerJe n'ai pas vraiment de souvenirs quant aux odeurs... mais ça devait tout de même avoir des relents d'humidité !
Je referai des billets sur la spéléo, les expéditions en Espagne, lorsque nous aurons trouvé le moyen de récupérer numériqement les photos diapos que nous avons en quantité !